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APPENDICE AUX ÉCRITS DES CURÉS 9r,

qu'un livre abominable commençoit à paroistre, qui alloit à la destruction de toute la Morale Glirestienne et de la seurelé publique, ils avoient résolu d'en poursuivre la condamnation, et signé pour cela deux Requestes, l'une à Messieurs les Vi- caires Généraux, et l'autre au Parlement.

M. le Cardinal demanda pourquoy on avoit eu recours au Parlement ? Que si M. l'Archevesque estoit présent les Curez auroient eu recours à luy ; ainsi qu'en son absence, ils se dévoient contenter de recourir à ses Vicaires Généraux.

Les Curez répondirent, que comme l'Apologie n'alloit pas seulement contre les principes de la Religion chrestienne, mais encore contre les loix Civiles, par les permissions qu'elle donne de voler et de tuer, ce livre devoit estre condamné non seulement par les Juges Ecclésiastiques, mais encore par les Séculiers, outre qu'estant rempli de calomnies et d'injures contre les personnes des Curez, pour détourner les Peuples de la créance qu'ils dévoient avoir en eux, ils estoient obligez par le devoir de leurs charges d'en poursuivre l'Imprimeur et l'Auteur pour leur faire faire réparation de ce scandale, dont Messieurs les Vicaires Généraux ny la Faculté de Théologie ne pouvant connoistre, ils avoient esté conseillez de présenter leur Requeste au Parlement.

M. le Cardinal repartit, que tant pour l'information que pour la réparation d'honneur, les Curez pouvoient s'adresser à rOlTicial. Les Curez répondirent, qu'ils n'avoient osé s'adresser à M. l'Official : et que la raison qui les avoit rete- nus estoit, qu'ayant un peu auparavant un sujet pareil de se plaindre du P. Bagot Jésuite, qui les avoit traitiez dans un livre d'une manière aussi outrageuse ; ils s'estoient adressez à M. l'OlFicial pour en avoir justice : Mais nonobstant que le P. Bagot eut mis Procureur, et qu'il eut trois appointemens donnez à l'Audience avec luy, il ne laissa pas de se pourvoir au Conseil, et y obtint un Arrest sur Requeste au rapport de M. Balthasar, frère du P. Balthasar Jésuite, en date du 3. jour d'Aoust 1657. signifié aux Syndics, par lequel le P. Ba- got avoit esté déchargé de l'assignation, et deffense faite aux

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