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APPENDICE AUX ÉCRITS DES CURÉS 93

on les y representoit de nouveau, comme des veritez de la Morale Ghrestienne, ainsi qu'il est porté dans le tiltre mesme de cette Apologie.

Il ne se passa rien sur ce sujet jusqu'au commencement de l'année i658. que les Curez de Paris estant émeus, tant par l'horreur que leur avoit causée la lecture de ce Livre, que par les plaintes qu'ils en recevoient tous les jours, prirent dessein d'apporter quelques remèdes aux mauvaises suittes qu'il pou- voit avoir.

L'ouverture en fut faite par leurs Syndics Messieurs les Curez de saint Roch, et des saints Innocens le Lundy 7. Jan- vier en leur assemblée ordinaire : Ils y représentèrent ainsi qu'il est porté par leur registre, que depuis peu de jours il se debitoit sous main, sans nom d'Auteur n'y d'imprimeur un livre intitulé. Apologie pour les Casuistes, dans lequel il y avoit grand nombre de fausses et dangereuses Propositions, non seulement contre la conduite et le salut des âmes, et contre les bonnes mœurs ; mais mesme contre la seureté publique : Et qu'ainsi non seulement M. le cardinal de Rets Archevesque de Paris, ou Messieurs ses grands Vicaires, mais aussi les Ma- gistrats et les Juges, avoient grand interest à la condamna- tion de cette pernicieuse Apologie. Et sur ce rapport, la Com- pagnie, comme il est dit dans le registre, ne voulant pas oublier son zèle ordinaire dans la poursuitte d'une affaire de cette qualité, résolut de s'adresser tant à Messieurs les Vicaires Généraux pour leur faire plainte de ce libelle, et en deman- der la Censure, qu'à Messieurs les Gens du Roy, pour leur dénoncer ce pernicieux livre, et demander et suivre leurs ordres dans la poursuitte de cette affaire. Et pour cet effet la Compagnie députa Messieurs de S. Paul, de S. Roch Syndic, de S. André des Arcs, des Saints Innocens, de S. Eustache, de S. Christofle, de S. Medar et de S. Pierre aux Bœufs, pour en conférer ensemble, vérifier sur le livre mesme les Extraits de quelques unes de ces dangereuses Propositions, les porter tant à Messieurs les Vicaires Généraux qu'à Messieurs les Gens du Roy, et à en poursuivre incessamment la con-

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