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APPENDICE AUX PROVINCIALES 61

trouvez cet escrit mauvais, et je croy que vous avez raison ; puis il dit à M. Pascal : Mais vous qui estes jeune vous devriez faire pour quelque chose [sic]. M. Pascal fit la première lettre, la leur lut; M. Arnauld s'écria : Cela est excellent; cela sera goûté; il faut le faire imprimer. On le fit, et cela eut le suc- ces qu'on aveu ; on continua. M. Pascal, qui avoit une mai- son de louage dans Paris, alla se mettre dans une auberge, pour continuer cet ouvrage, à l'enseigne du /?oj David, dans la rue des Poiriers [sic], où il estoit inconnu sous un autre nom. G'estoit tout vis-à-vis du Collège de Clermont, qu'on nomme a présent le Collège de Louis-le-Grand. M. Perier, son beau- frere, estant allé à Paris dans ce tems-là, alla se loger dans cette auberge, comme un homme de province, sans faire con- noistre qu'il estoit son beau-frere. Durant qu'il y estoit, le P. Defretat, Jésuite, son parent, et parent aussy de M. Pascal, alla trouver M. Perier^, et luy dit qu'ayant l'honneur de luy appartenir, il estoit bien aise de l'avertir que l'on estoit per- suadé, dans la Société, quec'estoit M. Pascal, son beau-frere, qui estoit l'auteur des petites lettres contre eux, qui couroient Paris, et qu'il devoit l'en avertir, et luy conseiller de ne pas continuer, parce qu'il pouvoit luy en arriver du chagrin. M. Perier le remercia, et luy dit que cela estoit inutile, et que M. Pascal luy repondroit qu'il ne pouvoit pas les empescher de l'en soupçonner, parce que quand il leur diroit que ce n'estoit pas luy, ils ne lecroiroient pas, et qu'ainsi, s'ils vou-

��I. Beaubnin dans ses Mémoires (Bibliothèque Nationale, ms. fr. 18895, p. 280-281) raconte cette anecdote, et ajoute que Pascal lo- geait auparavant « près du Luxembourg à une maison qui faisoit face à la porte Saint-Michel ; il avoit une porte de derrière qui entroit dans le Jardin du Luxembourg » ; la maison lui avait été prêtée par un nommé Patris, officier de M. le duc. A la même page, se trouve cette note : « On pourra ajouter icy ou ailleurs des faits plus parti- culiers pour apprendre comment M. Paschal se trouva lié avec M. Ar- nauld et de quelle manière il se cacha si longtemps. » Les manuscrits que nous avons conservés de Beaubrun ne fournissent pas ces indi- cations.

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