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40 OEUVRES

Que vostre procédé est violent*, mon Père, mais qu'il est peu capable de réussir. Je vous l'ay dit ailleurs ^, et je vous le redis encore ; la violence et la vérité ne peuvent rien l'une sur l'autre. Jamais vos accusations ne furent plus outrageuses, et jamais l'innocence de vos adversaires ne fut plus connue : jamais la grâce efficace ne fut plus artificieusement attaquée, et jamais nous ne l'avons veuë si aflermie. Vous employez les derniers eflbrts pour faire croire que vos disputes sont sur des points de foy , et jamais on ne connut mieux que toute vostre dispute n'est que sur un point de fait. Enfin vous remuez toutes choses pour faire croire que ce point de fait est véri- table, et jamais on ne fut plus disposé à en douter. Et la raison en est facile. C'est, mon Père, que vous^ ne prenez pas les voyes naturelles pour faire croire un point de fait, qui sont de convaincre les sens, et de montrer dans un livre les mots que l'on dit y estre. Mais vous allez chercher des moyens si éloignez de cette simplicité, que cela frappe nécessairement les plus stupides. Que ne preniez- vous * la mesme voye que j'ay tenue dans mes lettres pour découvrir tant de mauvaises maximes de vos auteurs, qui est de citer fidèlement les lieux d'oii elles sont tirées ^ C'est

��1. W. absurdam, iniquum, violentum.

2. Cf. la douzième Provinciale ^ supra T. V, p. 386.

3. W. Socieias tua.

4. W. Vos.

5. Cî. Pensées, fr. 939, T. III, p. 368 : «Que moy j'ay demonstré que tout cela est de vos autheurs, jusqu'aux plus horribles. »

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