Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/378

Cette page n’a pas encore été corrigée

36i OEUVRES

Que feront-ils donc désormais n'ayant rien à dire contre toute la suite de noslre Tradition? Diront-ils que l'Eglise vient de tomber dans ces derniers temps, et de renoncer à ses anciennes veritez pour suivre les nouvelles opinions des Gasuistes modernes ? En vérité ils auroient bien de la peine à le persuader à personne en Testât présent des choses. Si nous es- tions demeurez dans le silence, et que l'Apologie des Gasuistes eust esté receuë par tout sans opposi- tion, c'eust esté quelque fondement à leur calomnie, quoy qu'on eut pu encore leur répondre que le si- lence de l'Eglise n'est pas tousjours une marque de son consentement : et que cette maxime qui est en- core commune aux Galvinistes, et aux Jésuites, qui en remplissent tous leurs livres est très fausse. Gar ce silence peut venir de plusieurs autres causes, et ce n'est le plus souvent qu'un effet de la foiblesse des Pasteurs ; et on leur eust dit de plus que l'Eglise ne s'est point teuë sur ces méchantes opinions, et qu'elle a fait paroistre l'horreur qu'elle en avoit par les témoignages publics des personnes de pieté, et par la condamnation formelle du Glergé de France, et des Facultez catholiques qui les ont censurées plu- sieurs fois.

Mais que nous sommes forts aujourd'huy sur ce sujet où toute l'Eglise est déclarée contre ces corrup- tions, et où tous les Pasteurs des plus considérables villes du Royaume s'élèvent plus fortement et plus sincèrement contre ces excez, que les hérétiques ne peuvent faire ! Gar y a-t-il quelqu'un qui n'ait en-

�� �