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Jésuites* : et nous dirons à ces Pères que c'est ^aussi mal prouver que l'Eglise est de leur sentiment, de ne faire autre chose que monstrer que les Calvinistes les combattent, par ce que sa règle n'est pas aussi de dire tousjours le contraire des hérétiques. Nous n'avons donc pour règle ny d'estre tousjours con- traires aux hérétiques, ny d'estre tousjours conformes aux Jésuites. Dieu nous préserve d'une telle règle, selon laquelle il faudroit croire mille erreurs, parce que ces Pères les enseignent; et ne pas croire des articles principaux de la foy, comme la Trinité et la Rédemption du monde, parce que les hérétiques les croient. Nostre Religion a de plus fermes fondemens. Gomme elle est toute divine, c'est en Dieu seul qu'elle s'appuye, et n'a de doctrine que celle qu'elle a receuë de luy par le canal de la Tradition qui est nostre véritable règle, qui nous distingue de tous les hérétiques du monde, et nous préserve de toutes les erreurs qui naissent dans l'Eglise mesme : parce que selon la pensée du grand S. Basile \ nous ne croyons aujourd'huy que les choses que nos Evesques et nos Pasteurs nous ont apprises, et qu'ils avoient eux- mesmes receuës de ceux qui les ont précédez, et dont ils avoient receu leur mission : Et les premiers qui

1. Cf. Pensées, fr. 891, T. III, p. 826 : « Il faut faire connoistre aux hérétiques qui se prévalent de la doctrine des Jésuites que

[ce n'est pas] celle de l'Eglise la doctrine de l'Eglise et que nos

divisions ne nous séparent pas d'autel. »

2. B. aussi, manque.

3. Basil. De Spirit, Sanct. c. 7 : Proinde quod a majoribus nostris dictum est, et nos dicimus : or.zp s'Xcyov toÎvuv ol -aTspsç 7)[j.wv /.al

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