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SECOND ÉCRIT DES CURÉS DE PARIS 315

à eux mesmes, et principalement quand il y va de la mort de leurs ennemis, et que bien loing de pouvoir tuer en seureté de conscience, par une authorité par- ticulière, et par le discernement de la raison natu- relle, on ne le peut jamais au contraire que par une authorité et par une lumière divine.

Ils auront mis en vente toutes les dignitez de l'Eglise, et ouvert l'entrée de la maison de Dieu à tous les simoniaques par la distinction imaginaire de motif et de prix; Et nous n'oserons publier qu'on ne peut entrer sans crime dans le Ministère de l'Eglise que par l'unique Porte, qui est Jesus-Ghrist, Et que ceux qui veulent que l'argent donné comme motif en soit un autre, ne font pas une véritable porte par oii puissent entrer de légitimes Pasteurs, mais une véritable bresche par oii il n'entre que des Loups, non pas pour paistre, mais pour dévorer le troupeau qui luy est si cher.

Ils auront exempté de crime les calomniateurs, et permis par l'authorité de Dicastillus leur confrère, et de plus de vingt célèbres Jésuites, d'imposer de faux crimes contre sa conscience propre, pour ruiner de réputation ceux qui nous en veulent ruiner nous mesmes.

Ils auront permis aux Juges de retenir ce qu'ils auront receu pour faire une injustice; Aux Femmes, de voler leurs maris; Aux Valets, de voler leurs maistres; Aux Mères, de souhaitter la mort de leurs filles quand elles ne les peuvent marier; Aux riches, de ne rien donner de leur superflu; Aux voluptueux,

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