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parler ainsi, sinon de faire connoistre qu'ils honorent les Ministres de l'Eglise quand ils ne les troublent point dans leurs desordres; mais que quand ils osent l'entreprendre ils leur font sentir par leurs mespris par leurs calomnies et par leurs outrages, ce que c'est que de les attaquer?

Ainsi il leur sera permis de tout dire, et les Prélats et les Pasteurs n'oseront jamais les contredire sans estre incontinent traittez d'heretiques et de factieux, ou en leurs personnes, ou en leurs ouvrages. Ils auront vendu dans leur Collège et semé dans toutes nos Paroisses l'exécrable Apologie des Casuistes, ^et nous n'oserons faire un escrit pour servir d'antidote à un venin si mortel.

Ils auront mis le poignard et le poison entre les mains des furieux et des vindicatifs, en déclarant en propres termes : Que les particuliers ont droit aussi bien que les Souverains de discerner par la seule lu- mière de la raison, quand il sera permis ou dejjendu de tuer leur prochain, et nous n'oserons déférer aux Juges Ecclésiastiques ces maximes meurtrières, et leur représenter par un Factum les monstrueux effets de cette doctrine sanguinaire.

Ils auront donné indifféremment à tous les hommes ce droict de vie et de mort, qui est le plus illustre advantage des Souverains ; Et nous n'oserons advertir nos Peuples, que c'est une fausseté horrible et diabo- lique de dire qu'il leur soit permis de se faire justice

��I. B. et, manque. — L'auteur fait ici allusion aux textes cités passim dans V Apologie,

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