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et soustenuë par raprobation d'un si grand Corps de Religieux; Et qu'au lieu de nous pouvoir servir de leurs instructions pour corriger les égaremens des Peuples, nous soyons obligez de nous servir de ce qui reste de sentiment de pieté dans les Peuples pour leur faire abhorrer l'égarement de ces ^Peres.

Voilà où nous en sommes aujourd'huy, mais nous espérons que Dieu inclinera le cœur de ceux qui peuvent nous rendre justice, à prendre en main nos- tre defFense, et qu'ils y seront d'autant plus portez, qu'on les rend eux mesmes complices de ces cor- ruptions. On y comprend le Pape, les Evesques, et le Parlement, par cette prétention extravagante, que les Auteurs de ce libelle establissent en plusieurs pa- ges comme une chose tres-constante : Que les Bulles des Papes contre les cinq propositions sont une apro- bation générale de la Doctrine des Casuistes. Ce qui est la chose du monde la plus injurieuse à ces Bulles, et la plus impertinente en elle-mesme, puis qu'il n'y a aucun rapport d'une de ces matières à l'autre : Tout ce qu'il y a de commun entre ces cinq propo- sitions, et celles des Casuistes, est qu'elles sont tou- tes hérétiques. Car comme il y a des hérésies dans la foy, il y a aussi des hérésies dans les mœurs selon les Pères et les Conciles, et qui sont d'autant plus dangereuses qu'elles sont conformes aux passions de la nature, et à ce mal-heureux fond de concupiscence dont les plus saincts ne sont pas exempts. Nous

��I. P. [Religieux].

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