LETTRE D'UN AVOCAT AU PARLEMENT 207
de Vautre glaive tant spirituel que temporel, et que toute humaine créature luy est sujette. De sorte que c'est estre hérétique selon ce Pape que de dire le contraire. A quoy ces Docteurs joignent la Bulle, Cum ex Apostolatus\ qui déclare que toutes sortes de personnes, Rois et parti- culiers qui tombent dans Vheresie, ou qui favorisent, reti- rent, ou recèlent des hérétiques, sont décheus et pour jamais rendus incapables de tous honneurs, dignitez et biens, les- quels il expose au premier qui s'en pourra emparer. Ils témoignent donc sur cela que dans l'air présent de la Cour de Rome, il est impossible de s'obliger à leur obeïr sans restriction, et c'est ce qu'ils confirment par la disposition des esprits de ce temps-là, comme ils disent p. /iy. en ces termes : Nous sommes arrivez en un temps oii depuis 5o. ans en ça on a veu publier plusieurs Bulles semblables et qui s'attribuent ce droit imaginaire de disposer des Royaumes. Nous avons veii en mesme temps plusieurs livres de cette trempe, au grand préjudice de l' Estât et de la vie mesme de nos Rois; et entr' autres le livre exécrable intitulé, admo- nitio, et celuy de Santarel Jésuite fait pour soutenir ces maximes contre le Roy etses Estats, D'oii ion voit clai- rement, disent-ils p. 53. et gS. quel est le dessein de ceux qui poursuivent ces nouvelles protestations qu'on nous de- mande, qui n'est autre que de renverser finement les maxi- mes Jondamentales de cet Estât, qui sont ruinées par les Décrets des Papes, n'estant que trop évident et manijeste que les pratiques et menées qu'ils font pour cette nouveauté, n'est pour autre sujet et autre fn, que pour autoriser les Bulles contraires à C autorité du Roy, et pour éluder les Censures des livres de Santarel et de Mariana Jésuites,
I. Cf. le Mémoire ciié supra p. 187,1e texte de t'illesac, supra p. 196, voir aussi la traduction de la bulle cum ex apostolatus et les notes prises par Pascal (Pensées, fr. gSo et 961, T. III, p. 886-387).
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