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180 OEUVRES

au Parlement, l'autre" au Clergé. Voici comment les analyse un mémoire dressé, le 5 mai 1607, par les « Messieurs » de Port-Royal. « Par celle du Parlement, le Roi ordonne simple- ment, que les Constitutions seront observées, et que celle d'Alexandre VII. dans laquelle celle d'Innocent X. est insé- rée, sera enregistrée au Parlement. 11 enjoint de plus, que les Juges séculiers tiendront la main à l'exécution des Jugements Ecclésiastiques... Par celle adressée au Clergé, le Roi exhorte les Evêques de faire souscrire la Formule qu'ils ont dressée sur ces Constitutions, par tous les Ecclésiastiques réguliers et séculiers, même par les Religieuses; de ne conférer aucun bénéfice qu'à ceux qui les auront souscrites, et de punir les contrevenants à ces Constitutions, soit Ecclésiastiques soit Laïques. Et pour faire voir que, de sa part, il y a apporté tout ce qu'il croyoit nécessaire, il déclare qu'il a adressé cette première Déclaration au Parlement, par laquelle il enjoint à tous Juges séculiers de tenir la main à l'exécution du juge- ment des Evêques » (OEizures d'Arnauld, édition de Paris-Lau- sanne, T. XXI, p. 68).

Du côté de Port-Royal, on cherchait à agir sur le Parlement ; on rédigeait de nombreux mémoires manuscrits dontHermant ne désigne pas les auteurs, mais que l'édition de Paris-Lau- sanne croit devoir attribuer à Arnauld, et qu'elle a publiés au T. XXI: En avril, un Premier Mémoire pour le Parlement sur la Bulle d'Alexandre VII ; le 12 avril, un Second Mémoire présenté à M. Fouquet, procureur-général sur un projet de Dé- claration du Roi adressée au Clergé ; le 5 mai, un Troisième Mé- moire dressé chez M. de Bagnols, pour faire comprendre à MM. les Avocats généraux du Parlement de Paris, l'importance de la chose, et Vohligation qu'ils avoient d'arrêter, en cette ren- contre, l'établissement de l'Inquisition en France. Le dernier mémoire fut remis, le 6 mai, par le Père Camus de l'Oratoire à l'avocat général Talon ; ce magistrat, après l'avoir lu, s'en- gagea à faire ajouter à la déclaration royale cette addition : « Sans préjudice aux libertés de l'Eglise gallicane, et sans que les Ecclésiastiques puissent s'attribuer une plus grande auto-

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