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166 OEUVRES

7 . Nous nous assujettissons beaucoup aux malades , quit- tant plûtost mesme les saines tant pour les faire traitter comme il faut, que pour les tenir dans l'ordre, et leur ap- prendre à estre malades en Chrestiennes. Gela fait qu'elles ne se dérèglent pas si-tost.

8. Outre ce soin et ces visites generalles nous prendrons des tems particuliers pour les visiter chacune en particu- lier quand il y en a plus d'une malade. Ces visites se font avec la plus grande douceur et cordialité que l'on peut, soit pour les écouter si elles ont quelque chose à nous dire, ou pour les exhorter au bien et à prendre leur mal en patience, et à l'offrir à Dieu en l'honneur et pour l'amour des souffrances de Nostre Seigneur Jesus-Christ. Et quoy qu'il les faille traiter doucement et charitablement, il ne faut pas pourtant les entretenir dans une délicatesse qui les rende difficiles à servir, ^ny de mauvaise humeur. Il faut au contraire les faire rendre à tout ce que l'on veut par motif de vertu.

g. Quand il arrive que la maladie est dangereuse, il faut prendre avis de la Mère ^et du Médecin pour l'admi- nistration des Sacremens selon leur âge et capacité, et de nostre costé redoubler tous nos soins et nos assistances spirituelles et corporelles, pour faire en sorte qu'elles soyent entièrement contentes, afin de leur dégager l'esprit de l'occupation qu'elles pou rroyent prendre d'elles mesmes, et qu'ainsy elles puissent s'occuper de Dieu autant que leur maladie, leur âge et leur vertu les en rendent capables, sans trop les presser neantmoins ; puis qu'au contraire nous devons avoir un soin particulier que nos entretiens ne leur soyent point à charge. C'est pourquoy ^on viendra

1. P. [ou].

2. P. [Abbesse].

3. I*. quelque fois on viendra.

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