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RÈGLEMENT POUR LES ENFANTS 165

succès des remèdes. C'est poiirquoy en tout ce qui peut y arriver de fascheux, il n'en faut jamais jetter la faute ny sur le Médecin, ny sur les remèdes, mais adorer avec silence et humilité l'ordre que la bonté divine tient sur nous, et pour donner plus de lieu aux malades d'entrer dans cette disposition, je presupose que l'on aura toujours, si cela se peut, des Médecins bons Ghrestiens et bons Médecins.

5. Il y aura toujours une chambre destinée pour met- tre les Malades, où on ne permettra pas que les autres Enfans entrent, si ce n'est pour une très grande néces- sité, et avec permission de leur Maistresse. Durant les heures de ^conférence, on pourra y en envoyer quelqu'une des plus sages pour les divertir. Il faut que celle des Sœurs qui les assiste ne les quitte point, si ce n'est qu'on eust de grands Enfans, comme de celles qui sont prestes d'entrer au Noviciat, sur qui on se fieroit entièrement, qui pourroyent les garder, et mesme les servir si la maladie n'estoit pas considérable.

6. Quand il y a beaucoup de malades, on y met une Sœur outre celle qui les sert en santé, et il faut que ces Sœurs soyent sages et douces ; Sages pour les tenir dans leur devoir, de peur que dans la maladie elles ne perdent tout ce qu'elles auroyent aquis avec beaucoup de travail dans la santé, et aussy pour ne les pas flater dans leurs inclina- tions ou la répugnance qu'elles auroyent à prendre les remèdes qu'on leur ordonne, et à l'abstinence qu'elles doi- vent garder de certaines nourritures qui leur seroyent nuisibles. Mais il faut aussy qu'elles soyent douces, afin d'adoucir par la manière charitable dont elles agiront avec elles et par de bonnes paroles tout ce qu'il leur faut refuser pour leur santé.

I, P. [récréation].

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