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RÈGLEMENT POUR LES ENFANTS 163

nous leur marquons ce qu'elles doivent lire, et il ne leur est pas permis de changer ny d'endroit, ny de livres ; car il se rencontre peu de livres où il n'y ait quelque chose à faire passer.

6. A la lecture d'après Vespres, il leur est permis et mesme ordonné de faire de continuelles questions sur tout ce qu'elles n'entendent pas, pourveu que ce soit avec res- pect et humilité, et on leur apprendra, en leur répondant, la manière de s'appliquer cette lecture pour la correction de leurs mœurs. Si en lisant on voyoit qu'elles ne fissent point de demandes sur quelque chose que l'on croit que la plus part n'entendent pas, on leur demandera si elles l'entendent, et si on voit qu'elles ne peuvent répon- dre, elles seront reprises de demeurer dans l'ignorance, puisqu'on leur a ordonné de se faire instruire sur tout ce qu'elles ignorent.

7. Aussi-tost que la lecture est finie on reprend le livre. Car nous ne leur laissons point d'autre livre dans le parti- cuUer, que leurs heures, la Théologie familière, les paroles deNostre Seigneur, une imitation de Jesus-Ghrist, et un Pseautier latin et françois. Tous leurs autres livres sont entre les mains de leur Maistresse, ce qu'elles trouvent fort bon, ayant elles mesmes reconnu que cela leur est plus profitable, et que les lectures les plus saintes ne leur ser- vent de rien quand elles se font par curiosité ; ce qui arrive presque tousjours quand elles ont leurs livres en

  • leur disposition et en leur particulier.

8. Il ne leur est jamais permis d'ouvrir un livre qui n'est pas à elles, ny de "^les emprunter les unes aux autres sans une permission de leur Maistresse, qui se donne rare-

��1. P. leur particulier et [à] leur disposition.

2. P. [se].

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