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154 ŒUVRES

par des paroles fortes pour leur montrer le danger qu'il y a de communier en cet estât, et que c'est où 4'on reçoit ou la vie ou la mort, et que l'on ne sçauroit trop appré- hender. On leur doit dire ces choses dans le gênerai à toutes, et Mes repeter dans le particulier à celles en qui on reconnoistroit de ces défauts.

3. S'il s'en trouve parmy elles quelqu'une trop timide et trop scrupuleuse, ce qui est assez rare parmy les En- fans, on la consolera et fortifiera dans le particulier selon son besoin.

Ix. Encore qu'on en vist quelqu'une fort dévote et exacte à se corriger, on ne luy doit point permettre de commu- nier plus souvent qu'à celles qui font le mieux dans la chambre et qui suivent le train ordinaire. Car il est fort à craindre que cette vertu apparente ne soit une trompe- rie, et on ne peut manquer à la tenir dans le train com- mun, afin qu'elle ne s'aperçoive pas que l'on remarque cette vertu. Il ne faut jamais soufi*rir qu'elles se louent entre elles pour quoy que ce soit, mais particulièrement pour leurs Communions. Il est mesme bon de ne les pas louer l'une devant l'autre, ny dans le particulier ny dans le gênerai, quand ce seroit sous prétexte de les bien édi- fier, ou de leur donner de l'émulation au bien, à moins que ce fût de petits Enfans de deux ou trois ans. ^S'il y a du bien, elles le voyent bientost, comme aussi le mal, mais si elles s'apercevoyent * que l'on fist quelque cas de leur vertu, il y en auroyt qui feroyent bien pour estre louées et estimées, et afin qu'on leur permist plus souvent la sainte Communion par ce mesme motif.

1. P. V, manque.

2. P. [le].

3. G. Les mots : s'il y a du tien jusqu'à mais, manquent.

4. P. [qu'j.

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