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REGLEMENT POUR LES ENFANTS 145

nous ferons semblant de ne nous pas apliquer à elles, ne laissant pas de remarquer bien plus qu'en un autre tems toutes leurs actions pour les leur faire voir après dans les occasions. En se conduisant ainsy envers elles on décou- vrira bien tost si elles ne demandent ces choses que par hypocrisie. Car alors ne l'ayant fait que pour estre consi- dérées, si elles voyent qu'on ne s'aplique pas à elles, elles les laisseront là ^petit à petit, et n'en demanderont plus. Il faut aussy pour la mesme raison estre fort exacte à leur faire accomplir ce qu'elles ont demandé, dissimulant en- tièrement ce que nous reconnoissons de leurs dispositions jusques à un autre tems où nous les trouverions mieux disposées, et alors nous leur ferions voir leur estât, et le danger qu'il y a de vouloir faire des choses extraordinaires par un esprit tout humain.

g. S'il y en avoit quelques-unes qui fussent déréglées, et que pour de bonnes raisons les Supérieurs jugeassent qu'on les devroit garder, dans ^leur meilleur temps nous les prierions d'agréer que l'on ne souffre point leurs im- perfections, leur remontrant avec le plus de charité et de douceur que l'on pourra les obligations qu'elles ont de vivre Chrestiennement ; mais si on voit que ces avertisse- mens ne leur profitent point, on leur fera entendre qu'on ne souffrira point ces défauts en elles, et qu'encore que nous reconnoissions bien que tout ce qu'on leur fait et leur dit ne leur serve de rien, nous ne laisserons pas pour la décharge de nostre conscience de les avertir et les obliger de satisfaire à leurs fautes par quelque pénitence, pour ne les pas laisser s'accoustumer à prendre de mauvaises ha- bitudes, outre que Dieu veut que nous leur fassions

1. P. [périr] et...

2. p. [leurs meilleurs] temps.

2" série. IV lo

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