Page:Œuvres de Blaise Pascal, VII.djvu/158

Cette page n’a pas encore été corrigée

144 ŒUVRES

6. A mesure que Dieu leur ouvre le cœur pour nous parler avec quelque sorte de sincérité, nous leur pourrons parler plus fortement, et leur montrer l'engagement qu'elles ont de faire pénitence, au cas que nous vissions qu'elles en eussent besoin. Il leur faut aussi représenter combien la voye qui meine au ciel est estroite, et leur dire qu'il n'y a que les généreux etles violens qui ravissent lecieP.

7. Si elles demandoyent beaucoup de choses à faire qui fussent particulières, on ne leur en accordera que très peu, ou point du tout, leur remontrant que ce n'est point par-là qu'elles plairont à Dieu, si cela ne sort d'un cœur véritablement touché de son amour et d'un désir sincère de luy plaire et de faire pénitence : que pour nous, nous ne les "^jugeons pas par ces actions, mais par la fidélité qu'elles aporteront dans les moindres reglemens de la Chambre, par le suport qu'elles auront pour leurs Sœurs, par la charité avec laquelle elles les serviront en leurs besoins, par le soin qu'elles auront de ^se mortifier dans leurs défauts : que ce seront ces choses-là qui nous feront croire qu'elles veulent servir Dieu, mais non pas une multiplicité de choses particulières. Et qu'ainsi elles ne doivent pas trouver mauvais si nous ne les leur permettons pas, parce que nous voulons leur bien, et non pas les ayder à se tromper elles mesmes.

8. Nous leur dirons ces choses, quoy que quelques fois nous ne laissions pas en quelques rencontres de leur ac- corder ce qu'elles nous demandent sans faire semblant de rien, et sans en tenir aucun conte : au contraire pendant ce tems qu'elles demandent quelque chose d'extraordinaire

1. Matth. XI, 12.

2. P. [jugerons].

3. P. mortifier leurs défauts.

/j. P. de leur accorder en [d'autres] rencontres.

�� �