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RÈGLEMENT POUR LES ENFANTS 103

seroit autant imputé à faute de l’avoir dit haut que si elles avoyent celé ce qui devroit estre dit.

6. Quoyquela discrétion se trouve peu dans la jeunesse, on les y accoustume beaucoup à toute heure et à toute ren- contre, mais particulièrement à la récréation, où il semble qu’elles ont droit de dire beaucoup de choses pour se diver- tir et se recréer. C’est pourquoy leurs Maistresses ont soin de leur parler et de s’entretenir avec elles, afin de les aider à dire des choses raisonnables qui leur ouvrent l’esprit.

7. On ne souffre point qu’elles parlent de ce qu’on leur a dit dans la Confession ny dans le particulier, quand ce qu’elles voudroyent dire seroit de grande édification. Car il se pourroit faire qu’il y en auroit quelqu’une à qui on n’auroit jamais rien dit de semblable, et cela leur donne- roit de la jalousie.

8. Elles ne parlent point du chant des Sœurs, en di- sant qu’une Sœur chante mieux que l’autre, ny des fautes qui auroient esté faittes au Chœur, ny des Communions des Sœurs. Et on a soin de les accoustumer à ne point faire de discernement pour cela, et à ne point croire plus saintes celles qu’elles verroyent communier plus souvent, ny plus imparfaittes celles qui le feroyent moins. On leur dit dans les rencontres que chacune suit le don de Dieu, et ce qui luy est commandé par sa Supérieure, et qu’il ne faut pas loiier celles qui le font souvent, ny condamner celles qui le font rarement, mais laisser le tout au juge- ment de Nostre-Seigneur.

9. Elles ne parlent point aussy de ce qui se fait au Refectoir ; comme si quelque Sœur avoit fait quelque péni- tence, ny mesme de celles qu’elles ^auroyent faites elles mesmes ou leur compagnes.

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