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102 OEUVRES

s'arrangent tout en ^rond autour de leur Maistresse, s'en- tretenant modestement et familièrement selon leur portée.

3. Il ne faut pas leur demander des discours si sérieux, ny qu'elles parlent tousjours de Dieu. Ce n'est pas qu'a- vec discrétion on ne puisse jetter quelques bons discours à la traverse, et si Ton voit qu'elles y prennent goût on ^les continue.

4. On les peut laisser jouer à quelques petits jeux inno- cens, comme à des osselets, volants, ou quelques autres. Ce n'est pas que cela se fasse parmy nous présentement. Car hors les plus petites qui jouent tousjours, toutes tra- vaillent sans perdre leur tems, et elles y ont pris une si bonne habitude, qu'il n'y a rien qui Hes ennuyé tant que les Récréations des festes, comme je l'ay desja dit.

5. On ne leur permet point d'estre séparées les unes des autres quand ce seroit dans la mesme chambre, et encore moins d'estre deux ou trois ensemble : ny de se parler en sorte que Ton ne les entende point. Tout ce qu'elles disent doit estre entendu de leur Maistresse. Et on entretient tousjours la coutume que l'on a prise, qui est qu'en quelque lieu que ce soit on leur fasse dire tout haut ce qu'elles ont dit bas, à moins qu'elles disent hum- blement, qu'elles suplient qu'on leur permette de ne le dire qu'en particulier à leur Maistresse. Car il pourroit arri- ver que ce seroit quelque chose qui porteroit grand dommage d'estre entendu de toutes. Pour cette raison elles sont instruites dans le particulier de ne dire jamais tout haut ce qu'elles *auroyent dit bas qui seroit mauvais, et qui pourroit mal édifier, ou blesser la charité: et il leur

I. P. [un].

9. P. [le].

3. P. [leur].

4 P. [auront].

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