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86 OEUVRES

témérité, ayant si peu de lumière pour un employ si dif- ficile. Car je vous puis assurer qu'il n'y a que la seule obéissance qui soit capable de m'y faire faire la moindre chose ; et que si je n'y gaste pas tout, cela se peut attri- buer à l'efficace des paroles de Nostre Mère, qui me dit, en m'en donnant le soin, que je ne me misse en peine de rien, et que Dieu seul feroittout : ce qui apaisa tellement le trouble dans lequel mon impuissance m'avoit mise, que je demeuray pleine de confiance et avec un aussi grand repos que si Dieu mesme m'avoit fait cette promesse ; Et j'avoue à ma confusion, que, quand je me regarde moy- mesme, et que j'entre dans le découragement, comme vous sçavez que je fais assez souvent, ces seules paroles. Dieu fera tout, prononcées avec confiance, rendent la paix à mon ame. Mais ce qui m'a osté de peine, c'est que vous m'avez dit depuis, que vous ne me demandiez pas que j'escrivisse comme il les falloit conduire, mais seulement comme je les conduisois, afin de remarquer les fautes que j'y commets, qui ne destruisent pas seulement ce que

breuses additions. — Dans les notes qui suivent, G. désigne la copie de Gilberte Perier; P. le texte publié en i665 par Port-Royal. — Cf. J. Carré, Les Pédagogues de Port-Royal, Paris, 1887, in-12, et Félix Cadet, L'Education à Port Royal, Paris, 1887, in-12, pp. 54 à 69. On a attribué aussi à Jacqueline un ouvrage intitulé : Image d'une Religieuse parfaite et d'une imparfaite, suivi des Occupations intérieures pendant toute la journée pour des religieuses, qui parut en i665. Ces écrits doivent être considérés comme étant surtout l'œuvre de la Mère Agnès, (c La Religieuse imparfaite, dit Racine dans ses notes, a été recueillie par la S"" Eupbemie, sous la mère Agnes, lorsque celle-ci estoit maîtresse des novices. » Clémencet note, dans son Histoire litté- raire manuscrite, que les Occupations intérieures sont un a ouvrage com- posé par la S'" Jacqueline, revu et augmenté par la mère Agnes des discours de laquelle il avoit été formé. M»" Nicole en parle dans sa cin- quième \ isionnaire, p. 862, éd. in-8"-\ w

2. P. Mon... Père, manque. — Il n'est guère douteux que Jacque- line Pascal s'adresse à Singlin.

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