et examiné de nouveau ; au lieu qu'on ne doit plus
examiner ce gui a esté decidé en matiere de foy ; parce
que, comme dit Tertullien, la regle de la foy est seule
immobile, et irretractable.
De là vient qu'au lieu qu'on n'a jamais veu les Conciles generaux et legitimes contraires les uns aux autres dans les points de foy ; parceque, comme dit M. de Toulouse, il n'est pas seulement permis d'examiner de nouveau ce qui a esté déja decidé en matiere de foy, on a veu quelquesfois ces mesmes Conciles opposez sur des points de fait, où il s'agissoit de l'intelligence du sens d'un Auteur ; parceque, comme dit encore M. de Toulouse aprés les Papes qu'il cite, tout ce qui se resout dans les Conciles hors la foy peut estre reveü et examiné de nouveau. C'est ainsi que le IV. et le V. ¹Concile paroissent contraires l'un à l'autre en l'interprétation des mesmes Auteurs : et la mesme chose arriva entre deux Papes sur une proposition de certains Moynes de Scythie².
Car aprés que le pape Hormisdas l'eut condamnée en l'entendant en un mauvais sens, le pape Jean II. son successeur l'examinant de nouveau et l'entendant en un bon sens l'approuva, et la declara catholique. Diriez-vous pour cela qu'un de ces Papes fust
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1. P'A 2 . [Conciles]. — Sur cette opposition des deux Conciles, cf. supra p. 328.
2. Vers l'an 519, Jean Maxence, Pierre Diacre, et d'autres moines de Scythie soutinrent une proposition sur la Trinité. Des moines, dits Acémètes, la dénoncèrent au pape Hormisdas, qui la condamna sévèrement dans une lettre à Possessor. Dix ou douze ans après, le pape Jean II approuva cette proposition et excommunia les Acémètes.