d'importance de vos grands Profés. J'y viens donc,
mes Peres ; je viens à cette calomnie l'une des plus
noires qui soient sorties de vostre esprit. Je parle de
cette audace insupportable, avec laquelle vous avez
osé imputer à de saintes Religieuses, et à leurs
¹Directeurs, de ne pas croire le mystere de la
Transsubstantiation, ny la présence reelle de J. C. dans
l'Eucharistie. Voila, mes Peres, une imposture digne
de vous. Voila un crime que Dieu seul est capable
de punir, comme vous seuls estes capables de le
commettre. Il faut estre aussi humble que ces humbles
calomniées, pour le souffrir avec patience ; et
il faut estre aussi méchant que de si méchans
calomniateurs, pour le croire. Je n'entreprens donc pas
de les en justifier ; elles n'en sont point suspectes.
Si elles avoient besoin de defenseurs, elles en auroient de meilleurs que moy. Ce que j'en diray icy ne sera pas pour monstrer leur innocence, mais pour monstrer vostre malice. Je veux seulement vous en faire horreur à vous mesmes, et faire entendre à tout le monde, qu'aprés cela il n'y a rien dont vous ne soyez capables.
Vous ne manquerez pas neantmoins de dire que je suis de Port-Royal² ; car c'est la premiere chose que vous dites à quiconque combat vos excés ; comme si on ne trouvoit qu'à Port-Royal des gens qui eussent assez de zele pour défendre contre vous
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1. B. [docteurs], faute d'impression, corrigée depuis. — Accusa- tion portée par les Pères Annat et Meynier, cf. supra p. 249 et p. 235.
2. W. Hîc me, sat scio, Regio Portui nomen dedisse clamitabitis.