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La quinzième Provinciale n'avait pas encore paru quand la seizième fut écrite. Il fallait se hâter ; les mesures de rigueur auxquelles Pascal fait allusion à la fin de la lettre précédente, et qui furent prises le 10 décembre, étaient prévues. « On ne parloit, écrit Hermant (Mémoires, T. III, p. 223), que d'un arrest terrible pour faire tomber la plume des mains des auteurs les plus hardis. » Cette Lettre dut paraître au moment même où l'arrêt du Conseil d'en haut était affiché et publié. « Elle fut faite à Vaumurier. M. Nicole en donna la matière, » dit Fouillou, qui ajoute que Pascal fit passer dans la dix-septième certains développements que Nicole lui avait fournis pour cette seizième. « M. Nicole, écrit Goujet, estant allé faire vers le même temps un court voyage à Vaumurier, chez M. le duc de Luynes, il n'y abandonna pas les soins des Petites Lettres et il fournit la matiere des trois dernières. » Dans une conversation tenue en 1674, Arnauld reconnaissait que cette lettre n'était pas entièrement de Pascal (cf. infra T. VII, p. 63). La seizième Provinciale a douze pages in-4o , alors que les précédentes n'en avaient que huit. Elle fut imprimée par Langlois.
Pascal réfute dans cette Lettre les accusations du Père Meynier,
accusations déjà anciennes, et qui avaient toutes été
repoussées auparavant. Il s'inspire surtout de la Seconde lettre
d'Arnauld à un duc et pair et emprunte encore au
répertoire manuscrit d'Hermant les citations des canons de
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