EXTRAIT D'UNE LETTRE DE BLAISE PASCAL
A Mr ET A Mlle DE ROUANNEZ
VII. (olim : 6)
...Quoy qu'il puisse arriver de l'affaire de...[1], il y en a assez, Dieu mercy, de ce qui est déjà fait pour en tirer un admirable avantage contre ces maudites maximes. Il faut que ceux qui ont quelque part à cela en rendent de grandes graces à Dieu, et que leurs parens [2]et amis prient Dieu pour eux, afin qu'ils ne tombent pas d'un si grand bonheur et d'un si grand honneur que Dieu leur a fait. Tous les honneurs du monde n'en sont que l'image ; celuy-là seul est solide et réel, et neanmoins il est inutile sans la bonne disposition du cœur. Car ce ne sont ny les austeritez du corps ny les agitations de l'esprit, mais les bons mouvemens du cœur qui meritent, et qui soutiennent les peines du corps et de l'esprit. Car enfin il faut ces deux choses pour sanctifier, peines et plaisirs. Saint Paul a dit que ceux qui entreront dans la bonne vie trouveront des peines et des