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EXTRAIT D'UNE LETTRE DE BLAISE PASCAL
A Mr ET A Mlle DE ROUANNEZ
VI (olim : i)


[Novembre 1656[1].](?)


.... pour respondre à tous vos articles, et bien escrire[2] malgré mon peu de tems.

Je suis ravy de ce que vous goutez le livre de M. de Laval[3] et les Meditations sur la grace[4] ; j'en tire de grandes consequences pour ce que je souhaite.

  1. La date de novembre a été proposée par M. Charles Adam, d'après les indications que cette lettre contient. Il est probable que celle que Singlin reçut « avec autant d'etonnement et de joye » est la première que lui ait adressée Mlle de Rouannez, et que c'est celle-là même qui, le 5 novembre, semblait égarée.
  2. Bien écrire signifie, selon Faugère, « exposer clairement ce qu'il a à dire » et, selon Havet, fait allusion à l'écriture de Pascal ; ce second sens nous semble plus vraisemblable.
  3. Pseudonyme sous lequel Louis-Charles d'Albert, duc de Luynes, a publié des Prieres pour faire en commun le matin et le soir, dans une famille chrestienne, tirées des Prieres de l'Eglise, avec un abregé de la Vie Chrestienne, et quelque Traité de Devotion et de la Penitence, composées par M. de Laval (une « nouvelle édition » parut en 1661, mais l'approbation est de 1650). — Le même auteur publia dans la suite plusieurs recueils de Sentences et Instructions Chretiennes tirées de l'Ancien et du Nouveau Testament et des Anciens Pères de l'Eglise, ouvrages composés depuis longtemps pour « quelques amis » et dont les manuscrits circulaient sans doute. — Pascal, le 4 décembre, écrivait à Vaumurier, chez le duc de Luynes, sa seizième Provinciale.
  4. Selon Havet, il s'agirait ici du livre De la grace Victorieuse de Jesus-Christ, du sieur de Bonlieu (Noël de Lalane), Paris, 1651 (vide infra p. 319 sq.). Cette supposition est peu probable.