Vous forgez des escrits pour rendre vos ennemis
odieux, comme la Lettre d'un Ministre à M. Arnauld,
que vous debitastes dans tout Paris, pour faire
croire¹ que le livre de la Frequente Communion,
approuvé par ²tant de Docteurs et tant d'Evesques,
mais qui à la verité vous estoit un peu contraire,
avoit esté fait par une intelligence secrete avec les
Ministres de Charenton. Vous attribuez d'autrefois à
vos adversaires des escrits pleins d'impieté, comme
la lettre circulaire des Jansenistes³ , dont le style
impertinent rend cette fourbe trop grossiere ; et
découvre trop clairement la malice ridicule de vostre
P. Meynier, qui ose s'en servir p. 28⁴. pour appuyer
ses plus noires impostures. Vous citez quelquefois
des livres qui ne furent jamais au monde, comme
les Constitutions du saint Sacrement⁵ , d'où vous
rapportez des passages que vous fabriquez à plaisir, et
qui font dresser les cheveux à la teste des simples,
qui ne sçavent pas quelle est vostre hardiesse à
inventer et publier des mensonges. Car il n'y a sorte
de calomnie que vous n'ayez mise en usage. Jamais
la maxime qui l'excuse ne pouvoit estre en ⁶meilleures
mains.
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1. W. ut imperitis persuaderetur. — Sur cette lettre supposée, cf. supra p. 171 et la note 2.
2. B tant d'Evesques et tant de Docteurs.
3. Arnauld protestait contre cette « supposition diabolique » dans sa Lettre à un duc et pair, p. 110. Sur cette lettre circulaire, cf. infra p. 243 et la note.
4- Cf. ce texte de Meynier, infra p. 233.
5. Sur cet écrit supposé, cf. supra p. 171 et la note 3.
6. B. [meilleure main].