sité de Prague (dont les Jesuites sont les maistres) de
tous lesquels j'ay en main les approbations de mon
opinion, escrites et signées de leur main ; outre que
j'ay encore pour moy le P. de Pennalossa Jesuite,
Predicateur de l'Empereur et du Roy d'Espagne, le
P. Pilliceroli Jesuite, et bien d'autres qui avoient tous
jugé cette opinion probable avant nostre dispute. Vous
voyez bien, mes Peres, qu'il y a peu d'opinions que
vous avez pris si à tasche d'establir ; comme il y en
avoit peu dont vous eussiez tant de besoin. Et c'est
pourquoy vous l'avez tellement autorisée que les
Casuistes s'en servent comme d'un Principe indubitable.
Il est constant, dit Caramouel¹ n. 1151. que
c'est une opinion probable, qu'il n'y a point de peché
mortel à calomnier faussement pour conserver son
honneur. Car elle est soûtenuë par plus de vingt Docteurs
graves, par Gaspar Hurtado, et Dicastillus Jesuites
etc. de sorte que si cette doctrine n'estoit probable,
à peine y en auroit il aucune qui le fust en
toute la Theologie.
O Theologie abominable et si corrompuë en tous ses chefs, que ²s'il n'estoit probable et seur en conscience qu'on peut calomnier sans crime, pour conserver son honneur, à peine y auroit-il aucune de ses decisions qui ³le fust! Qu'il est vray-semblable, mes Peres, que ceux qui tiennent ce principe,
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1. W. p. 550. — Cf. ce texte de Caramuel et le suivant, supra p. 176 sq.
2. B. si [selon ses maximes] il n'estoit.
3. B. fust [seûre].