teur, qu'ils luy sacrifient leur vie par la fureur des
duels à laquelle ils s'abandonnent; leur honneur,
par l'ignominie des supplices ausquels ils s'expo-
sent ; et leur salut, par le péril de la damnation
auquel ils s'engagent, et qui les a fait priver
de la sepulture mesme par les Canons Ecclesiastiques.
Mais on doit loüer Dieu de ce qu'il a
éclairé l'esprit du Roy par des lumieres plus pures
que celles de vostre Theologie. Ses Edits si severes
sur ce sujet n'ont pas fait que le duel fust un crime,
ils n'ont fait que punir le crime qui est inseparable
du duel. Il a arresté par la crainte de la rigueur de
sa justice, ceux qui n'estoient pas arrestez par la
crainte de la justice de Dieu : et sa pieté luy a fait
¹connoistre que l'honneur des Chrestiens consiste
dans l'observation des ordres de Dieu et des regles
du Christianisme ; et non pas dans ce fantosme
d'honneur, que vous pretendez, tout vain qu'il soit,
estre une excuse legitime pour les meurtres. Ainsi
vos decisions meurtrieres sont maintenant en
aversion à tout le monde, et vous seriez mieux conseillez
de changer de sentimens, si ce n'est par principe de
Religion, au moins par maxime de Politique. Prevenez,
mes Peres, par une condamnation volontaire
de ces opinions inhumaines, les mauvais effets qui
en pourroient naistre, et dont vous seriez responsables.
Et pour ²concevoir plus d'horreur de l'homi-
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1. W. Vidit propriæ monitu pietatis Rex Christianissimus...
2. B. [recevoir] ; faute d'impression corrigée dans les éditions postérieures.