pour nous frapper : Et ailleurs : Il est permis de tuer
celuy qui veut nous faire un affront, selon l’avis de
tous les Casuistes, Ex sententiâ omnium, comme dit
Lessius n.¹[78] ? Par quelle autorité vous qui n’estes
que des particuliers, donnez-vous ce pouvoir de
tuer aux particuliers, et aux Religieux mesmes? Et
comment osez-vous usurper ce droit de vie et de
mort, qui n’appartient essentiellement qu’à Dieu,
et qui est la plus glorieuse marque de la puissance
souveraine? C’est sur cela qu’il falloit répondre;
et vous pensez y avoir satisfait, en disant simplement
dans vostre 13. imposture², Que la valeur pour
laquelle Molina permet de tuer un voleur qui s’enfuit
sans nous faire aucune violence, n’est pas aussi petite
que j’ay dit, et qu’il faut quelle soit plus grande que
six ducats. Que cela est foible, mes Peres ! Où voulez-vous
la determiner? A 15. ou 16. ducats? Je ne
vous en feray pas moins de reproches. Au moins
vous ne sçauriez dire quelle passe la valeur d’un cheval :
car Lessius l. 2. c. 9. n. 74 ³. decide nettement :
Qu’il est permis de tuer un voleur qui s’enfuit avec
nostre cheval. Mais je vous dis de plus, que selon Molina
cette valeur est déterminée à 6. ducats, comme
je l’ay rapporté⁴ : et si vous n’en voulez pas demeurer
d’accord, prenons un arbitre que vous ne puis-
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1. Toutes les éditions, par erreur : [74] ; W. ne donne pas la référence. — Cf. sur ce texte de Leys la septième Provinciale, supra T. V, p. 99 sq. et p. 62 sq.
2. Cf. ce texte du Père Nouet, supra p. 124 sq.
3. Cf. ce texte de Leys, supra T. V, p. 62.
4. Cf. dans la septième Provinciale, T. V, p. 103.