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INTRODUCTION

I. — HISTORIQUE

Le succès sans cesse croissant des Provinciales est attesté par le P. Rapin ; il l’explique en partie par les intrigues de la comtesse du Plessis-Guénégaud qui, à l’hôtel de Nevers, recevait la sixième Lettre et les suivantes, avant leur publication, les lisait, et les prônait à ses amis.

A Port-Royal cependant, on craignait encore les persécutions ; la Mère Angélique, le 20 avril, écrivait en effet à la reine de Pologne : « Les semaines nous semblent bien longues, pour attendre des nouvelles. Nous en attendons tous les jours, en consequence des nouvelles menaces qu’on nous fait, dont la principale est qu’on nous ostera d’icy et sept ou huit autres, qu’on ostera nos Confesseurs, et qu’on donnera nos Maisons à Madame de Fontevrault, et choses semblables dont il n’arrivera que ce qu’il plaira à Dieu qui nous fait la grace d’attendre ce qu’il luy plaira sans inquietude.... »

Cependant la nouvelle du miracle se répandait alors peu à peu ; elle faisait partout une profonde impression ; peut-être même faut-il attribuer à cette cause l’autorisation que la cour accorda, à Arnauld d’Andilly, le 23 avril, de revenir dans sa solitude de Port-Royal. L’activité des amis du monastère, encouragés par le succès, ne se ralentit pas, malgré les fêtes de Pâques, qui cette année tombait le 16 avril. Le 15, Arnauld écrit la Troisième Lettre Apologetique de Monsieur Arnauld Docteur de Sorbonne; à un Evesque. Dans laquelle il justifie la Proposition qui a esté censurée par une partie de la Faculté de Theologie, s. I. 18 p. in-4o ; elle ne fut imprimée qu’en août.