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SIXIÈME PROVINCIALE 47

dois rien moins, luy dis-je, d’un livre tiré de 24. Jesuites. Mais, adjousta le Pere, nostre P. Bauny, a encore bien appris aux valets à rendre tous ces devoirs là innocemment à leurs Maistres, en faisant qu’ils portent leur intention, non pas aux pechez dont ils sont les entremetteurs, mais seulement au gain qui leur en revient. C’est ce qu’il a bien expliqué dans sa somme des pechez 1 en la page 710. de la première impression : Que les Confesseurs , dit-il, remarquent bien quon ne peut absoudre les valets, qui font des messages deshonnestes , s’ils consentent aux pechez de leurs maistres ; mais il faut dire le contraire s’ils le font pour leur commodité temporelle. Et cela est bien facile à faire ; car pourquoy s’obstineroient-ils à consentir à des pechez dont ils n’ont que la peine ?

Et le mesme P. Bauny, a encore estably cette grande maxime en faveur de ceux qui ne sont pas contents de leurs gages. C’est dans sa somme p. 213. et 214. de la sixième Edition 2 : Les valets qui se plaignent de leurs gages, peuvent-ils d’eux-mesmes les croistre en se garnissant les mains d’autant de bien appartenant à leurs maistres, comme ils s’imaginent en estre necessaire pour égaler lesdits gages à leur peine ? Ils le peuvent en quelques rencontres, comme lors qu’ils sont si pauvres en cherchant condition, qu’ils ont esté obligez d’accepter l’offre qu’on leur a

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1. Cf. ce texte de Bauny, supra p. 16 sq.

2. Cf. ce texte do Bauny, supra p. 17 sq.