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gent comme 1 sa fin principale. Tannerus, qui est encore de nostre Societé, dit la mesme chose dans son tome 3. p.2 1519. quoy qu’il avoüe, que S. Thomas y est contraire, en ce qu’il enseigne absolument que c’est tousjours simonie de donner un bien spirituel pour un temporel, si le temporel en est la fin 3. Par ce moyen nous empesctions une infinité de simonies. Car qui seroit assez meschant pour refuser en donnant de l’argent pour un benefice, de porter son intention à le donner comme un motif qui porte le beneficier à le resigner, au lieu de le donner comme le prix du benefice : personne n’est assez abandonné de Dieu pour cela. Je demeure d’accord, luy dis-je, que tout le monde a des graces suffisantes pour faire un tel marché. Cela est assuré, repartit le Pere.

Voilà comment nous avons adouci les choses à l’égard des beneficiers. Quant aux Prestres, nous avons plusieurs maximes qui leur sont assez favora- bles. Par exemple celle-cy de nos 24. 4 p. 143. un Prestre qui a receu de l’argent pour dire une Messe, peut il recevoir de nouvel argent sur la mesme Messe? Ouy, dit Filliutius , en appliquant la partie du sacrifice qui luy appartient comme Prestre, à celuy qui le


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1. B. [la].

2. Lire : 1520; les colonnes de chaque page sont numérotées, ce qui explique l’erreur de Pascal. — Cf. le texte de Tanner, supra p. 23.

3. W. Tannerus ex nostrd itidem Societate, Valentiœ subscribit, quamvis fateatur S. Thomam huic adversari sententiœ, quod absolutè doceat Spirituale pro temporali dari sine simoniâ non posse, cum propter temporale datur.

4. WB. [tr. I.ex. II.n. 96]. — Cf. ce texte d’Escobar, supra p. 19.