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Augustin 1 Mais quand on commence à resister et à marcher en s’eloignant, on souffre bien ; le lien s’estend et endure toute la violence ; et ce lien est nostre propre corps qui ne se rompt qu’à la mort. Nostre Seigneur a dit que, depuis la venue de Jean-Baptiste 2 c’est-à-dire depuis son avenement 3 dans le monde, et par consequent depuis son avenement dans chaque fidelle, le Royaume de Dieu souffre violence, et que les 4 violens le ravissent. Avant que l’on soit touché, on n’a que le poids de sa concupiscence, qui porte à la terre. Quand Dieu attire en haut, ces deux efforts contraires font cette violence que Dieu seul peut faire surmonter. Mais nous pouvons tout, dit Saint Leon, avec celuy sans lequel nous ne pouvons rien 5. Il faut donc se resoudre à souffrir cette guerre toute sa vie ; car il n’y a point icy de paix. Jesus-Christ est venu apporter le couteau
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1. In Joan. Evang. tr. XXVI. — Pascal revient souvent sur cette théorie de la délectation dans ses Écrits sur la grâce et dans sa dix-huitième Provinciale.
2. Matth. XI, 12 : A diebus autem Joannis Baptistæ usque nunc regnum cœlorum vim patitur, et violenti rapiunt illud.
3. ms. de l’Oratoire : dans le monde.... avenement, manque.
4. ms. de Faugère : [violences].
5. Arnauld cite en plusieurs de ses ouvrages (Apologie pour les Saints Pères ; Lettre à un duc et pair et surtout Dissertatio de Gratia efficaci [mai ou juin 1656] p. I, art. IV, ce passage de St Léon serm. 8. de Epiph. : Dicente discipulis suis Domino : Sine me nihil potestis facere, dubium non est, hominem bona agentem à Deo habere et effectum operis, et initium voluntatis. Unde et Apostolus copiosissimus fîdelium cohortator : Cum timore, inquit, et tremore vestram salutem operamini : Deus est enim qui operatur in vobis et velle et operari pro bona voluntate.
