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402 ŒUVRES

vernement. Pascal, dans sa correspondance, cherche à fortifier à la fois les résolutions prises par le frère et par la sœur.

Ces lettres furent conservées par Mlle de Rouannez, même après qu’elle eût épousé le duc de la Feuillade. Elles furent détruites au moment de sa mort (elle mourut le 13 février 1683) dans les circonstances que nous fait connaître la relation autographe sur la mort de la duchesse, adressée à Feydeau, par la dame Petit ; cet écrit se trouve dans un Nécrologe manuscrit de Port-Royal que possède M. A. Gazier : « ....elle dit à sa damoiselle de luy atteindre un tiroir de son cabinet, où elle trouveroit toutes les lettres de Port Royal ; elle desira qu’elles fussent mises entre les mains d’une personne qui etoit dans sa chambre, parce que, dit elle, cela la consolera, mais M. le Duc prit la parole, et dist, il les faut jetter au feu, comme je m’aperçù que Madame ne dist rien, je dis tout haut: il faut tout sacrifier. Madame, et bien, dit-elle, sacrifiez donc tout, aportez moi un flambeau que je les mette à part, et venez je vous prie m’ayder ; nous nous mimes à les debroüiller et je les jettay au feu; elle me disoit : en voila qui vous consoleroient bien ; je luy repondis encore : il faut tout sacrifier ; et bien sacrifions tout, et nous aussy. Lorsque tout cela fut fait, que nous eusmes, sa damoiselle et moy, tous jettez les papiers au feu.... »

Le duc de Rouannez possédait sans doute des copies de ces lettres, mais nous ignorons ce qu’elles sont devenues. Dans l’édition des Pensées de 1669, des fragments en avaient été publiés, sans indication d’origine. Une lettre est reproduite dans le recueil d’Utrecht de 1740 ; une autre encore fut recueillie par Bossut ; sept autres ont été signalées par Victor Cousin en 1842. Nous n’avons d’ailleurs, pour toutes ces lettres que des extraits, où l’on a conservé seulement les pensées capables d’édifier les lecteurs.

Aucune de ces lettres n’est datée, et on les publiait d’abord dans un ordre quelconque. Dans une remarquable étude publiée par la Revue Bourguignonne de l’Enseignement supérieur, 1891, T. I, n. 3, p. 517, M. Charles Adam a cherché à