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386 ŒUVRES

et citant d’autres passages de Lessius desquels il ne s’agit point. Je vous demande donc si cette maxime d’Escobar peut estre suivie en conscience par ceux qui font banqueroute ; et prenez garde à ce que vous direz. Car si vous répondez que non, que deviendra vostre Docteur et vostre doctrine de la probabilité ; et si vous dites que oüy, je vous renvoyé au Parlement.

Je vous laisse dans cette peine, mes Peres, car je n’ay plus icy de place pour entreprendre l’imposture suivante sur le passage de Lessius touchant l’homicide ; ce sera pour la premiere fois, et le reste ensuite.

Je ne vousdiray rien 1 cependant sur les Advertissemens pleins de faussetez scandaleuses par où vous finissez chaque imposture : je repartiray à tout cela dans la Lettre où j’espere monstrer la source de vos calomnies 2. Je vous plains, mes Peres, d’avoir recours à de tels remedes. Les injures que vous me dites n’éclairciront pas nos differens, et les menaces que vous me faites en tant de façons ne m’empescheront pas de me defendre 3. Vous croyez avoir la force et l’impunité: mais je croy avoir la verité et l’innocence. C’est une estrange et longue guerre, que celle où la violence essaye d’opprimer la verité.

Tous les efforts de la violence ne peuvent affoiblir la verité, et ne servent qu’à la relever davantage. Toutes les lumieres de la verité ne peuvent rien pour arres-

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1. W. nihil hic.

2. Pascal traitera ce sujet dans la quinzième Provinciale.

3. W. nec mea in veritatis defensione frangetur constantia. — Cf. pour le passage qui suit, la note de Pascal, citée supra p. 362, n. 2.