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comme un motif qui le porte à le donner. Respodez-moy nettement, mes Peres, que faut-il conclure sur ce cas selon vos Auteurs? Tannerus ne dira-t’il pas formellement. Que ce n’est point simonie en conscience; puisque le temporel n’est pas le prix du benedice ; mais seulement le motif qui le fait donner ?

Valentia, vos Theses de Caën, Sanchez, et Escobar ne decideront-ils pas de mesme, que ce n’est pas simonie par la mesme raison? En faut-il davantage pour excuser ce beneficier de simonie, et 1 oserez-vous le traiter autrement dans vos confessionaux, quelque sentiment que vous en aiez par vous-mesmes ; puisqu’il auroit droit de vous 2 obliger, ayant agy selon l’advis de tant de Docteurs graves ? Confessez donc, qu’un tel beneficier est excusé de simonie selon vous ; et defendez maintenant cette doctrine si vous le pouvez.

Voilà, mes Peres, comment il faut traiter les questions pour les démesler ; au lieu de les embroüiller ou par des termes d’Escole, ou en changeant l’estat de la question, comme vous faites dans vostre dernier reproche en cette sorte. Tannerus, dites-vous, declare au moins qu’un tel échange est un grand peché : et vous me reprochez d’avoir supprimé malicieusement cette circonstance, qui le justifie entierement, à ce que vous pretendez. Mais vous avez tort,

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1. P’B. [oseriez]-vous le traiter [de simoniaque] ; W. Ecquid enim vos... hunc hominem simoniæ in pœnitentiæ tribunali damnare audeatis ? Non ille vobis continuo os opprimet.

2. PB. [fermer la bouche].