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374 ŒUVRES

sent d’horribles peines aux simoniaques 1, et l’avarice de tant de personnes qui recherchent cet infame trafic, vous avez suivi vostre methode ordinaire, qui est d’accorder aux hommes ce qu’ils desirent, et donner à Dieu des paroles et des apparences. Car qu’est-ce que demandent les simoniaques, sinon d’avoir de l’argent en donnant leurs benefices ? Et c’est cela que vous avez exempté de simonie. Mais parce qu’il faut que le nom de simonie demeure, et qu’il y ait un sujet où il soit attaché, vous avez choisi pour cela une idée imaginaire, qui ne vient jamais dans l’esprit des simoniaques, et qui leur seroit inutile, qui est d'estimer l’argent consideré en luy-mesme, autant que le bien spirituel consideré en luy-mesme. Car qui s’aviseroit de comparer des choses si disproportionnées, et d’un genre si different ? Et cependant pourveu qu’on ne fasse pas cette comparaison metaphysique, on peut donner son benefice à un autre, et en recevoir de l’argent sans simonie selon vos Auteurs.

C’est ainsi que vous vous joüez de la Religion, pour suivre la passion des hommes : et voyez neanmoins avec quelle gravité vostre Pere Valentia debite ses songes à l’endroit cité dans mes Lettres 2 tom. 3. disp. 16. p. 3. p. 2044. On peut, dit-il, donner un 3 bien

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1. Dupré, dans son Discours, p. 16, énumère les décisions de plus de quarante conciles et de très nombreux Pères de l’Eglise.

2. Cf. la sixième Provinciale, supra p. 39; et les textes de Valentia, ibid. p. 24 sq.

3. B. bien, manque. — W. traduit partout bien spirituel, bien temporel, par : spirituale, temporale.