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DOUZIÈME PROVINCIALE 371

ce Cardinal, qui n’a pas une pareille consolation à leur donner, déclare de Eleem. c. 6¹. Qu’il n’a rien à dire aux riches que ces paroles de Jesus-Christ : Qu’il est plus facile quun chameau passe par le trou d’une éguille, que non pas qu’un riche entre dans le ciel : et à leurs Confesseurs, que cette parole du mesme Sauveur : Si un aveugle en conduit un autre, ils tomberont tous deux dans le precipice. Tant il a trouvé cette obligation indispensable ! Aussi c’est ce que les Peres et tous les Saints 2 ont étably comme une verité constante. Il y a deux cas, dit S. Thomas 2. 2. q. 118. a. 4. où l’on est obligé de donner l’aumosne par un devoir de justice, ex debito legali : l’un, quand les pauvres sont en danger : l’autre, quand nous possedons des biens superflus. Et q. 87. a. I ³. Les troisiémes decimes que les Juifs devoient manger avec les pauvres, ont esté augmentées dans la loy nouvelle ;

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1. Caietan, de Eleemos. c. 6. Quod si mihi illud , Roselle , objeceris, quod scilicet divitum Confessiones audiri non passent, et Confessores damnationem incurrerent, audi Dominum Jesum-Christum in Evangelio divitibus dicentem : Facilius est camelum transire per foramen acûs, quam divitem intrare in regnum cœlorum. Confessoribus autem : Si cæcus cæco ducatum præbeat, ambo in foveam cadunt.

2. W. Nec modò Patres, sed et S. Thomas .... art. 4. ad 2. — St Thomas, Secunda secundæ, qu. 118. art. 4. Conclusio: Ad secundum dicendum, quòd Basilius loquitur in illo casu, in quo aliquis tenetur ex débito legali bona sua pauperibus erogare, vel propter periculum necessitatis, vel etiam propter superfluitatem habitorum.

3. W. [ad 4]- — St Thomas, Secunda secundæ, qu, 87. art, I. Conclusio IV: Tertiæ verò decimæ, quas cum pauperibus comedere debebant, in nova lege augentur ; per hoc quod Dominus non solùm decimam partem, sed etiam omnia superflua pauperibus jubet exhiberi, secundum illud Lucæ II: Quod superest, date eleemosynam, Ipsæ etiam decimæ quæ ministris Ecclesiæ dantur,per eos debent in usus pauperum dispensari.