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DOUZIÈME PROVINCIALE 369

superflu, selon l’opinion de Cajetan, ET SELON LA MIENNE : Et secundum nostram. Confessez donc, mes Peres, par le propre témoignage de Vasquez, que j’ay suivi exactement sa pensée, et considerez avec quelle conscience vous avez osé dire, que si l’on alloit à la source, on verroit avec estonnement qu’il y enseigne tout le contraire.

Enfin vous faites valoir par dessus tout, ce que vous dites que 1 Vasquez a obligé en recompense les riches de donner l’aumosne de leur necessaire. Mais vous avez oublié de marquer l’assemblage des conditions 2 necessaires pour former cette obligation, et vous dites generalement, qu’il oblige les riches à donner mesme ce qui est necessaire à leur condition.

C’est en dire trop, mes Peres, la regle de l’Evangile ne va pas si avant, ce seroit une autre erreur, dont Vasquez est bien éloigné. Pour couvrir son relaschement vous luy attribuez un excez de severité qui le rendroit reprehensible, et par là vous vous ostez la creance de l’avoir rapporté fidelement. Mais il n’est pas digne de ce reproche apres avoir estably, comme

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1. B. [si] Vasquez [n’oblige pas les riches de donner l’aumosne de leur superflu, il les oblige] en recompense de [la] donner de leur necessaire ; W. ita Vasquesium divitibus largiendi superflui onus non imponere, ut.... — Cf. le texte de Nouet, supra p. 347.

2. B. [qu’il declare estre] necessaires pour former cette obligation, [lesquelles j’ay rapportées ; et qui la restreignent si fort, qu’elles l’anneantissent presque entierement : au lieu d’expliquer ainsi sincerement sa doctrine], vous dites .. ; d’après W: sed quas ad illam obligationem conditiones requirat, sedulò prætermittitis. Has ego superiùs retuli, et illis ad nihilum redigi erogandæ eleemosynæ præceptum ostendi. At vos, quibus Vasquesii doctrinam fucare, non explicare propositum fuit....

2e série. II 24