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DOUZIÈME PROVINCIALE 365

ME PLAIST PAS : SED HOC NON PLACET. CAR NOUS AVONS MONSTRÉ LE CONTRAIRE contre Cajetan et Navarre. Ainsi, mes Peres, l’obligation de cette aumosne est absolument ruinée, selon ce qu’il plaist à Vasquez.

Pour celle du necessaire, qu’on est obligé de faire dans les necessitez extrêmes et pressantes, vous verrez par les conditions qu’il apporte pour former cette obligation, que les plus riches de Paris peuvent n’y estre pas engagez une seule fois en leur vie. Je n’en rapporteray que deux. L’une, QUE L’ON SÇACHE que le pauvre ne sera secouru d’aucun autre : Hæc intelligo et cætera omnia quando scio nullum alium opem laturum 1 c. I. n. 28. Qu’en dites-vous, mes Peres, arrivera-t’il souvent que dans Paris, où il y a tant de gens charitables, on puisse sçavoir qu’il ne se trouvera personne pour secourir un pauvre qui s’offre à nous ? Et cependant si on n’a pas cette connoissance, on pourra le renvoyer sans secours, selon Vasquez. L’autre 2 est, que la necessité de ce pauvre soit telle, qu’il soit menacé de quelque accident 3 mortel ou de perdre sa reputation n. 24. et 26.

Ce qui est bien peu commun. Mais ce qui en marque encore la rareté, c’est qu’il dit 4 num. 45. Que le pauvre, qui est en cét estat, où il dit qu’on est obligé à luy donner l’aumosne, peut voler le riche en

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1. W. inquit. n. 28.

2. B. [condition].

3. P. [naturel], par erreur.

4. W. n. 4. — L’une et l’autre référence sont inexactes. Il faut lire sans doute num. 60; cf. ce texte Vasqucz, supra p. 360.