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DOUZIÈME LETTRE

1 ESCRITE PAR L’AUTHEUR

DES LETTRES AU PROVINCIAL

AUX REVERENDS PERES JESUITES.

Du 9. Septembre 1656.

MES REVERENDS PERES,

J’estois prest à vous escrire sur le sujet des injures que vous me dites depuis si long-temps dans vos escrits 2, où vous m’appeliez Impie, Bouffon, Ignorant, Farceur, Imposteur, Calomniateur, Fourbe, Heretique, Calviniste déguisé. Disciple de Du-Moulin, Possedé d’une legion de Diables, et tout ce qu’il vous plaist. Je voulois faire entendre au monde pourquoy vous me traitez de la sorte : car je serois fasché qu’on crust tout cela de moy ; et j’avois resolu de me plaindre de vos calomnies et de vos impostures, lorsque j’ay veu vos responses, où vous m’en accusez moy-mesme. Vous m’avez obligé par là de chan-

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1. B. escrite... Provincial, manque. — Sous-titre des éditions postérieures à celle de 1699 : « Refutation des chicanes des Jesuites sur l’Aumône et sur la Simonie ».

2. Voir ces premières réponses aux Provinciales, supra T.V,p. 56 sq., 112 sq., 164 sq., 218 sq. et les Impostures', supra p. 343 sq.