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pressent de faire voir au public la justice de leur cause et la malice de leurs accusations : c’est celle de tous les Docteurs Catholiques que l’heresie naissante du Port-Royal tâche de décrier sous le nom de ces Religieux par les plus étranges faussetez que la calomnie et l’erreur puissent inventer.
L’Autheur de ces Lettres scandaleuses se declare ouvertement heretique dans les premieres, soûtenant les opinions de Jansenius touchant la Grace, qui ont esté condamnées par le Pape, et par toute l’Eglise ; par où l’on peut juger quelle creance il doit avoir parmi les Fideles.
Son dessein est de se venger des Jesuites, qui ont témoigné leur zele contre ces nouveautez dangereuses ; ce qui fait aisément conjecturer ce que l’on doit attendre d’un homme, que l’heresie aveugle et que la colere transporte.
Ses armes sont les calomnies qu’il a tirées d’un libelle infame qui porte pour titre, la Theologie Morale des Jesuites, lacéré à Bordeaux par Arrest du Parlement en l’année 1644. et que l’Autheur de ce libelle avoit extraites du Catalogue des Traditions Romaines, que du Moulin Ministre de Charenton composa en l’année 1632. à l’exemple de Calvin qui publia la Theologie Morale des Papistes à mesme temps qu’il se sentit frapé des anathemes de l’Eglise. Leur cause estant commune, leur defense ne devoit-elle pas estre semblable ?
L’Esprit qui l’anime, et qui regne dans toutes ses lettres c’est la raillerie continuelle, dont l’innocence et la vertu n’ont garde de se parer, et qui n’est bonne que pour couvrir le mensonge et l’heresie. Ostez luy cet ornement de Comedie et de Roman, vous n’y trouverez que des impostures éparses ça et là sans aucun ordre, comme les ruisseaux d’une source corrompuë, qui se dérobe par mille détours pour cacher la honte de leur naissance. Mais il ne faut que les ramener au lieu de leur origine pour en découvrir le venin, et leur opposer les solides responses qu’on y a déjà faites pour en donner le remede à mesme temps 1.
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1. « Le Théologien de la Compagnie de Jesus, — Le P. Gaussin
