Page:Œuvres de Blaise Pascal, V.djvu/347

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Car quel fruit a-t’il paru de ce que de sçavans Docteurs, et l’Université entiere vous en ont repris par tant de livres ? Qu’ont fait vos Peres Annat, Caussin, Pintereau, et le Moine dans les responses qu’ils y ont faites, sinon de couvrir d’injures ceux qui leur avoient donné ces avis si salutaires ? Avez-vous supprimé les livres où ces méchantes maximes sont enseignées ? En avez-vous reprimé les Auteurs ? En estes vous devenus plus circonspects ? Et n’est-ce pas depuis ce temps-là qu’Escobar a tant esté imprimé de fois en France, et aux Païs-Bas[1], et que vos Peres Cellot, Bagot[2], Bauny, l’Amy, le Moine[3], et les autres ne cessent de publier tous les jours les mesmes choses, et de nouvelles encore aussi licentieuses que jamais ? Ne vous plaignés donc plus, mes Peres, ny de ce que je vous ay reproché des maximes que vous n’avez point quittées, ny de ce que je vous en ay objecté de nouvelles, ny de ce que j’ay ri de toutes. Vous n’avez qu’à les considerer pour y trouver vostre confusion, et ma deffense. Qui pourra voir sans en rire la decision du P. Bauny pour celuy qui fait brûler une grange : celle du P. Cellot pour la restitution : le reglement de Sanchez en faveur

  1. W. ajoute : in Hispaniâ.
  2. Le Père Jean Bagot, jésuite français (1591-1664), théologien du P. Général et censeur des livres à Rome. Durant ces années 1656 et 1657, l’Assemblée du Clergé s’occupa, pendant de longues séances passionnées, d’un livre du P. Bagot écrit en français, puis traduit en latin : Defense du droit episcopal et de la liberté des fideles touchant les messes et les confessions d’obligation, contre l’ecrit d’un certain docteur anonyme, par le P. Jean Bagot s. j. Paris, Cramoisy, 1655, in-8o.
  3. W. le Moine, n’est pas traduit.