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ONZIÈME PROVINCIALE. — INTRODUCTION 299

Ouy, vous l’estes parce que vous abolissez les Indulgences, le culte de la Vierge, et des Saints, les basses Messes, les Confessions des pechez veniels, les Sacremens de Penitence et d’Eucharistie, les vertus Theologales, et morales, les bons desseins de Dieu pour le salut de tous les hommes, et les fruits de sa mort que vous disputez contre ses intentions à la plus grande partie du monde... [p. 328].

Ouy, vous l’estes pour une infinité d’autres visions que vous avez empruntées de Luther, de Calvin, de Vuiclef, et de tous les autres heretiques, dont vous estes Sectaire. Vous l’estes parce que vous prenez des prattiques contraires à celles de l’Eglise, et que vous taxez de relaschement ce qu’elle fait par sa prudence.... Vous l’estes parce que vous ne renoncez à ce que vous possedez, que pour bastir le Thresor de l’Antechrist et faire fonds dans la nouvelle boëte à Perrette pour combattre l’Eglise [15e Pr. T. VI, p. 209].

n. VII. Diffamations scandaleuses, fausses histoires, et calomnies abominables touchant les vices infames, fondées sur de noires impostures contre la doctrine.

I re Partie p. 22. J’ay dit et le redis encore que toute la vertu apparente des heretiques n’estoit que vice et abomination, et que s’ils sembloient chastes, ils ne l’estoient pas. Et de vray toutes ces Confessions seches sans Absolution hors du Sacrement que demandoit Du Moulin et les Novateurs du temps, ne sont que des moyens pour remplir leur imagination d’ordures, et pour attraper les plus belles et les plus innocentes ; et toute cette doctrine, qui rend les commandemens impossibles et qui retranche les graces pour les donner à peu de personnes, etc. n’est que pour les seduire et les faire pecher par maxime; J’ay donc dit avec raison, que j’aurois horreur de declarer ce que je ne pouvois découvrir qu’avec scandale touchant ces insignes Apostats, qui pour s’estre apprivoisé toutes les maximes infames du temps ont fait des crimes abominables, que ma pudeur deffendoit de reveler et que je laissois dans le silence avec saint Paul : Quæ in occulto fiunt ab ipsis turpe est dicere [p. 329 et 15e Pr. T. VI, p. 205].