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XIV. 2e Regle. Que les railleries soient honnestes et judicieuses.
La seconde regle, Monsieur, que les mesmes Peres ont marquée, est que quelque sujet que nous ayons d’employer la raillerie, pour deffendre la Verité, il faut prendre garde, qu’elle ne soit jamais indigne de la Verité, et qu’elle ne la fasse pas rougir sous pretexte de la deffendre... Il y auroit autant d’injustice à condamner toutes sortes de railleries, parce qu’il y en a de blasmables, que de les approuver toutes, parce qu’il y en a de louables. Il faut mettre grande difference entre celles, qui sont semblables aux rencontres ingenieuses des saints Peres , et celles qui ne ressemblent qu’ aux bouffoneries satyriques des poètes profanes.... [pp. 323 sq. et 325].
XXVII. Raisons que donnent les SS. Peres de cette conduite forte qu’ils ont suivie, comme estant toute de charité.
XXXI. Que la vraye charité envers les personnes oblige à escrire avec force contre leurs excez.
p. 83... Ces.... paroles de ce grand Saint [S. Prosper adv. Collat.] .... montrent bien, que la vigueur avec laquelle on deffend encore aujourd’huy les mesmes verités ecclesiastiques, et la mesme doctrine de saint Augustin qu’il deffendoit, n’empesche pas, qu’on ne puisse conserver l’amour envers les Catholiques qui la blessent... On satisfait à la verité par la force du discours que l’on employe contre les erreurs et les faussetés : et on satisfait à la charité par la douceur des prieres sinceres que l’on fait pour les personnes et pour leur salut, comme pour soy-mesme.... Saint Augustin le dit en termes exprés dans la reflexion qu’il fait sur cette parole terrible, que dit saint Paul au grand Prestre, en le menaçant que Dieu le fraperoit, et l’appellant muraille blanchie : Les preceptes de patience, que JESUS-CHRIST donne dans l’Evangile, dit ce Pere (ep. 5.), doivent toujours estre retenus dans la preparation du cœur ; et cette charité, qui ne rend point le mal pour le mal doit toujours s’accomplir et s’exercer dans la volonté. Mais on est obligé quelquefois de faire au dehors beaucoup de choses, qui paroissent dures aux hommes, et de les frapper avec une aspreté rude : mais bienfaisante, quoy qu’ils s’en
