ONZIÈME PROVINCIALE. — INTRODUCTION 283
La onzième Provinciale est datée du vendredi 18 août. Vers le 28, Pascal y ajouta un Post-Scriptum, après avoir vu paraître la première partie des Impostures. Selon Fouillou, Nicole revit cette Lettre « chez M. Hamelin demeurant pres Port-Royal du Faubourg avec M. Arnauld ». Goujet prétend d’autre part que Nicole, alors à l’Hôtel des Ursins, en avait donné le plan. Elle fut imprimée par Langlois.
II - SOURCES
Dans la plus grande partie de cette lettre, Pascal s’est inspiré de très près d’un ouvrage d’Arnauld publié en 1654 à la suite des Enluminures de Saci ; le Père Nouet dans sa Réponse indiqua aussitôt que la onzième Provinciale avait imité cet écrit (vide infra p. 343).
A. — ARNAULD, DÉFENSE DES ENLUMINURES
[ARNAULD.] — Response à la Lettre d’une personne de condition : Touchant les regles de la conduitte des Saints Peres dans la composition de leurs ouvrages, pour la deffense des Veritez combattües, ou de l’Innocence calomniée . Du 20 de mars 1654, 104 p. in 8°.
I. Du respect qu’on doit avoir pour la conduitte des Peres dans la composition de leurs ouvrages.
p. 4. .... Mais je suis bien aise de voir en mesme temps, que vous deffiant de vostre propre esprit dans le discernement d’une chose, qui doit estre reglée par l’Esprit de Dieu, et par les actions et les paroles de ces hommes divins, qui en ont esté remplis, vous soyez touché du desir si loüable de sçavoir, qu’elle a esté la conduitte des Saints Peres dans la composition des ouvrages qu’ils ont faits pour la deffense des veritez de l’Eglise. (Ce sont les paroles de la Lettre). Car comme la science enfle la charité, selon S. Paul, aussi la charité même s’égare sans la science, selon S. Bernard. C’est pourquoy, afin de juger d’une chose si divine, non selon les apparences, mais selon la verité et la justice, comme l’Evangile nous le commande, je tascheray de
