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DIXIÈME PROVINCIALE 261

luy dis-je, un moyen facile de vous décharger de cette presse. Ce seroit seulement, mon Pere, d’obliger les pecheurs à quitter les occasions prochaines. Vous vous soulageriez assez par cette seule invention. Nous ne cherchons pas ce soulagement, dit-il, au contraire : car comme il est dit dans le mesme livre l. 3.c. 1 [9.]p. 374. Nostre Societé a pour but de travailler à establir les vertus, de faire la guerre aux vices, et de servir un grand nombre d’ames. Et comme il y a peu d’ames qui veuillent quitter les occasions prochaines, on a esté obligé de definir ce que c’est qu’occasion prochaine, comme on void dans Escobar en la pratique de nostre Societé tr. 7. ex. 4. n. 226 2. On n’appelle pas occasion prochaine celle ou l’on ne peche que rarement comme de pecher par un transport soudain avec celle avec qui on demeure, trois ou quatre fois par an ; ou selon le P. Bauny dans son livre françois, une ou deux fois par mois, p. 1082. et encore p. 1089 3. où il demande ce qu’on doit faire entre les maistres et servantes, cousins et cousines qui demeurent ensemble, et qui se portent mutuellement à pecher par cette occasion. Il les faut separer, luy dis-je. C’est ce qu’il dit aussi, si les recheutes sont frequentes et presque journalieres : mais s’ils n’offencent que rarement par ensemble, comme seroit une ou deux fois le mois, et qu’ils ne puissent se separer sans

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1. Toutes les éditions par erreur: c. [7]; W. ne donne pas la référence.

2. Cf. ce texte d’Escobar, supra p. 245.

3. Cf. ces textes de Bauny, supra p. 233 sqq.