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DIXIÈME PROVINCIALE 259

ber en bien peu de temps. Et c’est ce qu’enseignent tous nos auteurs. Ita docent omnes autores. Douterez-vous d’une chose que tous nos auteurs enseignent ?

Mais, mon Pere, que deviendra donc ce que le P. Petau a esté obligé de reconnoistre luy mesme dans la pref. de la Penit. publ. p. 4 1. Que les SS. Peres, les Docteurs, et les Conciles sont d’accord comme d’une verité certaine, que la penitence qui prepare à l’Eucharistie , doit estre veritable, constante, courageuse ; et non pas lasche et endormie, ny sujette aux recheutes et aux reprises. Ne voyez-vous pas, dit-il, que le P. Petau parle de l’ancienne Eglise, mais cela est maintenant si peu de saison pour user des termes de nos Peres, que selon le P. Bauny le contraire est seul veritable, 2 c’est au tr. 4. q. 15. p. 95. Il y a des auteurs qui disent qu’on doit refuser l’absolution à ceux qui retombent souvent dans les mesmes pechez, et principalement lors qu’aprés les avoir plusieurs fois absous, il n’en paroist aucun amandement : et d’autres disent que non. Mais la seule veritable opinion est, qu’il ne faut point leur refuser l’absolution. Et encore qu’ils ne profitent point de tous les avis qu’on leur a souvent donnez; qu’ils n’ayent pas gardé les promesses qu’ils ont faites de changer de vie ; qu’ils n’ayent pas travaillé à se purifier, il n’importe, et quoy qu’en disent

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1. W. p. 4, manque. — Cf. ce texte de Pétau, supra p. 287.

2. W. Th. Mor. p. I. tract, de pœnit. q. 15. pag. 96. — Cf. ces textes de Bauny, supra p. 281 sqq. ; Arnaud les citait, cf. supra p. 221 et 225.