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DIXIÈME PROVINCIALE 255

l'accepter, on peut se retirer en renonçant à l'absolution et à la penitence imposée. Et Escobar dit encore dans la pratique de la penitence selon nostre Societé tr. 7. ex. 4. n. 188 1. Que si le penitent declare qu'il veut remettre à l'autre monde à faire penitence et souffrir en purgatoire toutes les peines qui luy sont deuës, alors le Confesseur doit luy imposer une penitence bien legere pour l'integrité du Sacrement, et principalement s'il reconnoist qu'il n'en accepteroit pas une plus grande. Je croy, luy dis-je, que si cela estoit on ne devroit plus appeller la confession le sacrement de penitence. Vous avez tort, dit-il, car au moins on en donne tousjours quelqu'une pour la forme 2. Mais, mon Pere, jugez-vous qu'un homme soit digne de recevoir l'absolution, quand il ne veut rien faire de penible pour expier ses offenses ? Et quand des personnes sont en cet estat, ne devriez vous pas plustost leur retenir leurs pechez, que de 3 les leur remettre ? Avez-vous l'idée veritable de vostre ministere, et ne sçavez-vous pas que vous y exercez le pouvoir de lier et 5 de delier. Croyez vous qu'il soit permis de donner l'absolution indifferemment à tous ceux qui la demandent, sans reconnoistre auparavant si Jesus-Christ delie dans le ciel ceux que vous deliez sur

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1. Cf. ce texte d'Escobar, supra p. 245.

2. W. ad integritatem sacramenti.

3. B. les. manque. — Cf. sur cette construction grammaticale, une phrase de la première Provinciale, T. IV, p. 130, note I.

4. B. [de l'étendue] de; W. dignitatem ministerii.

5. B. de, manque.