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au lieu que dessus : car la fille est en possession de sa virginité aussi bien que de son corps, elle en peut faire ce que bon luy semble, à l’exclusion de la mort, et le retranchement des membres [p. 207 sq.].

p. 165. Secondement, quoy qu’on ne puisse approuver ces baisers de pigeon, qui se font en suçotant les lèvres mutuellement l’un de l’autre, toutesfois, quand ils ne procedent d’une volonté lubrique, qu’ils ne se font avec dessein d’en tirer de la delectation sensuelle, mais par legereté, pour rire, ou acquerir le bruict de galand, et complaisant parmy les hommes, ils ne sont que veniels, escrivent Cajet.... , Navarr...., de Graff.... Sanch., qui tient cette opinion, au lieu sus-allegué n. 10. dit que c’est à cause que telles choses sont estimées legeres, cum abest delectatio venerea. Qui toustesfois sera de l’advis de Less. jugera que tous les baisers reciproques de garçons, et de filles, qui ne se font d’une amitié honneste, comme on peut presumer que n’est point celle, qui se rencontre entre personnes, qui ne se sont jamais veuës, qui ne sont point alliées, ny de condition égale, et qui se font en cachette : que tous ces baisers, dis-je, communément sont pechez mortels, Diana au lieu que dessus, rarement veniels, et partant le Confesseur s’informera du nombre.... [p. 207].

Ch. XLVI. Quand l’on ne doit absoudre le Penitent.

Quest. 7 . ... p. 1094. Neantmoins il faut dire, I° que la femme, qui s’atiffe et s’agence pour plaire à son mary, n’en doit estre blasmée. Pet. Lorca.... non plus que quand elle le fait, pour satisfaire à la coustume du pays, et n’estre en cela dissemblable, et inferieure à celles de son sexe, qu’on n’a coustume de blâmer, pour ne se par trop negliger. Azor...

Secundò je dis, que bien que ladite femme eust connoissance du mauvais effet que sa diligence à se parer opereroit, et au corps, et en l’ame de ceux qui la contempleroient, ornée de riches et precieux habits, qu’elle ne pecheroit neantmoins en s’en servant. Sanch. en sa somme, to. I. li. i . ch. 6. n. 17. Lorca au preallegué, Diana au tr. 15. resol. 30. Ils apportent pour raison, I°. que pour obvier aux offenses d’autruy.